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Impact du coronavirus sur la qualité de l’air en Chine

La Nasa a publié des cartes satellite de la concentration en dioxyde d’azote (NO2) au dessus de la Chine qui indiquent une forte réduction de la pollution atmosphérique en février 2020 liée au ralentissement économique chinois consécutif à l’épidémie de coronavirus. Ces images sont issues des observations du satellite européen Sentinel-5p.

Airborne Nitrogen Dioxide Plummets Over China
NASA Earth Observatory images by Joshua Stevens, using modified Copernicus Sentinel 5P data processed by the European Space Agency (source: https://earthobservatory.nasa.gov/images/146362/airborne-nitrogen-dioxide-plummets-over-china)

L’article mentionne d’autres raisons qui ont pu contribuer à cette chute de NO2 : les vacances du Nouvel An Chinois (24-30 janvier) et la mise en place d’une réglementation environnementale plus stricte en 2020. Pour essayer d’y voir plus clair j’ai tracé les séries temporelles des concentrations moyennes sur la province du Hubei (dont la capitale Wuhan est l’épicentre de l’épidémie) et sur une région au nord comprenant la province du Hebei, la municipalité de Pékin et son port Tianjin.

Evolution des concentrations en NO2 données par le produit Copernicus Sentinel-5P « Near Real-Time Nitrogen Dioxide » à 0.01 arc degrees de résolution et une revisite de deux jours. J’ai fait cette figure avec 3 lignes de code dans Google Earth Engine.

On observe effectivement un contraste entre les années 2019 et 2020, et ce contraste est bien plus marqué dans la province du Hubei, ce qui suggère que la baisse de NO2 est bien liée aux mesures de confinement. Le 22 janvier, le gouvernement chinois a placé sous quarantaine trois villes de la province de Hubei soit vingt millions d’habitants, puis l’ensemble de la province a été confinée soit 56 millions d’habitants.

Et si cette amélioration de la qualité de l’air avait permis de sauver des vies ? Par exemple, en 2008 les mesures prises pour améliorer la qualité de l’air à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin ont entrainé une baisse de 8% de la mortalité mensuelle toutes causes confondues dans les villes concernées.

La pollution de l’air causerait 1,2 millions de morts prématurés par an en Chine selon un rapport du Health Effects Institute en 2017. Au 1er mars 2020, l’épidémie de COVID-19 aurait coûté la vie à 3030 personnes, essentiellement en Chine.

Suivez en temps réel l’évolution du dioxyde d’azote atmosphérique avec le Global N02 Monitor :

https://labo.obs-mip.fr/multitemp/global-no2-monitor/

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