Néo-Narval, un nouvel instrument au sommet du Pic du Midi
Les exoplanètes ont le vent en poupe ! En témoigne le prix Nobel de physique 2019 attribué aux suisses Michel Mayor et Didier Queloz pour leur découverte de la première exoplanète orbitant autour d’une étoile similaire au Soleil. Aujourd’hui tous les observatoires du monde tâchent d’en découvrir de nouvelles et de les étudier, grâce à des instruments de plus en plus performants. Dans ce cadre, l’observatoire du Pic du Midi s’est doté d’un nouvel instrument astronomique, Néo-Narval, installé sur le Télescope national Bernard Lyot. Ce spectropolarimètre ultrastable fonctionne dans la partie visible du spectre lumineux et permet ainsi la détection d’exoplanètes autour d’étoiles magnétiquement actives de masse inférieure et intermédiaire.
Le projet Néo-Narval s’inscrit dans le cadre du renouvellement de l’instrumentation du Télescope Bernard Lyot (TBL) au Pic du Midi. Depuis près de deux décennies, le télescope Bernard Lyot se consacre à l’étude des champs magnétiques des étoiles par spectropolarimétrie à haute résolution, notamment grâce à l’instrument Narval. L’évolution de cette thématique de recherche, pour une étude intensive des étoiles, similaires au Soleil, actives magnétiquement et hôtes de planètes, a conduit les équipes de recherche à faire évoluer Narval vers Néo-Narval, un instrument capable de mesurer la vitesse radiale de l’étoile observée par rapport à l’observateur, avec une précision inférieure à 3 m/s grâce à une stabilité instrumentale multipliée par 10 par rapport à Narval. La mesure de vitesse radiale d’une étoile est une technique fréquemment utilisée pour la détection d’exoplanètes. Elle permet également d’étudier la rotation des étoiles, ainsi que les oscillations de leur surface.
Néo-Narval poursuivra trois objectifs majeurs :
- la recherche et la confirmation d’exoplanètes autour des étoiles magnétiquement actives, obtenues par spectro-polarimétrie combinée ;
- l’exploration des derniers stades de l’évolution d’un système exoplanétaire ;
- la poursuite des études classiques sur les champs magnétiques stellaires.
Trajet de la lumière au cœur de l’instrument Néo Narval
Narval puis Néo-Narval, ont été développés au sein de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP – CNES/CNRS/Météo France/IRD/UT3 Paul Sabatier), par les équipes scientifiques et techniques de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap/OMP – CNRS / CNES / UT3 Paul Sabatier), du Télescope Bernard Lyot (TBL) et les services communs de l’OMP, avec le soutien de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, leur conférant une expertise mondiale dans le domaine de la spectropolarimétrie stellaire.