Journée mondiale des Zones humides
Chaque année, la Journée mondiale des zones humides (JMZH) est célébrée le 2 février, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar.
Cette journée est l’occasion de faire un récapitulatif des dernières actualités de cette thématique :
Les réserves en carbone des tourbières ne peuvent plus être ignorées
Si les tourbières n’occupent que 3 % de la superficie terrestre, elles contiennent environ 25 % du stock mondial de carbone organique du sol. Ces importants réservoirs de carbone proviennent du lent processus d’accumulation de matière organique dans le sol, durant des millénaires et dans des conditions de saturation en eau et d’anoxie.
Suite à leurs travaux, des scientifiques issus de 50 institutions l’affirment : les stocks de carbone des tourbières sont plus vulnérables qu’ils ne le pensaient. Il s’avère même que les tourbières pourraient passer d’ici à 2100 d’un fonctionnement en puits de carbone à un fonctionnement en source de carbone.
L’intelligence artificielle pour cartographier la végétation aquatique des rivières à partir d’images satellites
Les gestionnaires des milieux aquatiques sont demandeurs de nouveaux outils permettant de suivre le développement des herbiers aquatiques. L‘approche développée par des chercheurs et des chercheuses des laboratoires Écologie fonctionnelle et environnement et Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP) et leurs collègues de la société Adict Solutions et du laboratoire DYNAFOR, constitue la première étude montrant le potentiel des images satellites à très haute résolution spatiale Pléiades associées à des algorithmes d’apprentissage automatique (machine learning) pour cartographier automatiquement le recouvrement des herbiers.
Première estimation des émissions de dioxyde de carbone et protoxyde d’azote associées aux zones humides amazoniennes :
Les zones humides (ZH), zones de transition entre écosystèmes terrestres et aquatiques, fournissent de nombreux bénéfices naturels tels que la purification des eaux, le contrôle et l’écrêtage des crues, la stabilisation des berges, la séquestration du carbone, la transformation de l’azote, etc. Néanmoins, les ZH amazoniennes sont soumises à une inondation saisonnière pouvant atteindre plus de 300 000 km² de surface inondée, un phénomène naturel responsable d’une forte activation de la dénitrification, processus de respiration des sols en conditions anaérobies produisant du dioxyde de carbone (CO2) et du protoxyde d’azote (N2O), deux importants gaz à effet de serre responsables du changement climatique.
Afin d’étudier ce processus de dénitrification dans les ZH de l’Amazone, une équipe internationale a mis au point une nouvelle méthodologie reposant sur l’intégration de cartes de surfaces inondées SWAF (SMOS WAter Fraction) issues de la mission satellite SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) dans une modélisation parcimonieuse adaptée d’études précédentes. Transposable à de nombreux grands bassins versants de la zone tropicale, cette méthodologie permet de répondre aux enjeux d’estimations des bilans de carbone et d’azote à grandes échelles.
Fragilisées par les activités humaines, les mangroves perdraient leur capacité de récupération face aux évènements climatiques extrêmes
Le nombre de cyclones tropicaux de forte intensité a eu tendance à augmenter ces dernières années. En 2017, l’ouragan Irma, le plus puissant jamais enregistré dans les Caraïbes, a frappé l’île de Saint-Martin avec des dégâts considérables aux personnes, aux biens et à l’environnement. Dans une étude des chercheurs du laboratoire Ecologie Fonctionnelle et Environnement ont quantifié les dommages causés dans les mangroves de l’île.
L’image négative de la mangrove a longtemps nui à sa conservation
« La mangrove est un milieu insalubre et dangereux. Vase instable, air nauséabond, moustiques, caïmans et autres tigres mangeurs d’hommes… ».
Cette image négative longtemps véhiculée par la littérature et les médias, a nui fortement aux actions de protection et de restauration de cet écosystème, dont on a trop tardé à mettre en évidence les nombreux et importants services qu’il fournit : protection des littoraux, richesse halieutique côtière, stockage de carbone, etc.
Ouvrage
Mangrove
Une forêt dans la mer
coordonné par le laboratoire d’Écologie Fonctionnelle et Environnement
https://www.inee.cnrs.fr/fr/mangrove
Vidéo :
Les zones humides alluviales d’Amazonie
Collaboration Laboratoire d’Écologie Fonctionnelle et Environnement et le laboratoire Géosciences Environnement Toulouse
https://vimeo.com/394462092/a3fdfa2291